Usine à souvenirs

Quelques images en tête,
Souvenirs enfouis, décors quotidiens,
Jusqu’à ce que l’oubli les guette
En les revoyant, l’émotion revient.

Quitter la région, changer de vie.
Autant de mots et de maux
Qui suscitent tristesse et nostalgie
Lorsque surgit ce décor vieillot.

Il suscitera chez Françis et Françoise,
Francine, François et Anne-Sophie
Et chez tant de dunkerquois et dunkerquoises,
Des carrières et des tranches de vie.

Mon père pensera à ses quarante années
A se consacrer à cette usine.
L’aimer, la malmener, la porter.
Pour moi, c’était une héroïne.

Il y a(vait) urgence.

 

Il y avait urgence.
Ce jour de novembre il y a 4 ans
Où nous avons passé l’après-midi
A attendre, ensemble, du médecin un avis.
C’était le début de la fin, maman.

Il y avait urgence.
La vieille urgentiste expérimentée
M’a demandé ton passé médical
Afin de comprendre la présence fatale,
Dans ta tête, de cette boule qui enflait.

Il y avait urgence.
Je sentais bien que tu déclinais.
Que tes regards tendres sur moi
Disparaitraient à jamais cette fois.
Et notre temps était compté.

Il y a urgence
Aujourd’hui, à se souvenir des dernières années.
Du bonheur d’une enfance qui grandit,
De cet instant meurtri,
De ton sourire qui nous quittait.

Réédition poétique du 23 novembre 2018

Les pigeons et le rabat-joie

Ah les pigeons que voilà!

Qu’ils sont beaux et nombreux.

A entendre certains échalas

Pareils à nous mais en mieux.


Mais pourquoi s’envolent-ils

Alors que cet homme les nourrit

Comme les idiots utiles

Le font avec nombre d’abrutis.


Ce que la photo ne montre pas

Est ce chien qui aboya par surprise.

Si les pigeons sont dans l’embarras

C’est parce qu’un rabat-joie est de mise.

Au bord du Doubs, Besançon